ESPACE NOSTRADAMUS

Lune
Portrait de Nostradamus
Accueil
Biographie
Ascendance
Bibliographie
Références
Analyse
Frontispices
Gravures Actualité
Recherche
Club
Ramkat
Lune




ANALYSE

74

Un Nostradamus schizophrène

par Jacques Halbronn

    S’il est important de déterminer des critères (que nous appelons chronèmes) pour dater les documents, il ne faut pas négliger un autre mode de recoupement, lui d’ordre spatial et que pour cette raison nous appelons chorèmes. En combinant, en croisant chronèmes et chorèmes, nous pensons que l’on doit parvenir à se retrouver dans la jungle du corpus nostradamique. Encore faut-il s’entendre sur l’appréciation de ce qui est improbable car c’est sur ce sentiment d’improbabilité et d’incompatibilité que la recherche peut progresser. Celui qui ne percevrait nulle part d’anormalité ou d’invraisemblance est, de ce point de vue, bien démuni pour fournir quelque clarification.

   Quand nous parlons de plusieurs Nostradamus, nous entendons d’une part une succession de textes qui tous revendiquent son patronage et d’autre part le fait que le personnage, lui-même, avait plusieurs casquettes qu’il convient de ne pas confondre ou amalgamer.

   Or, tout ce qui existe est exposé aux contraintes du temps et de l’espace en ce qu’il ne peut rester immuable. Tout déplacement dans l’espace-temps provoque un certain processus et c’est ce processus qui est révélateur de la distance parcourue. Dans le cas de la production nostradamique, on nous fait remarquer à quel point elle a traversé les siècles et d’aucuns voudraient en même temps nous faire croire que rien n’a changé depuis le point de départ, que les textes n’ont point bougé. Or, nous pensons, bien au contraire, qu’il n’est pas possible qu’un document, quel qu’il soit, ne subisse pas d’altération à moins de le laisser dans un coin et de ne plus y toucher, en le mettant, en quelque sorte, en état d’hibernation. Mais tel ne fut nullement le sort du corpus nostradamique qui durant des siècles resta sur la brèche. Comment, dès lors imaginer que le dit corpus n’offre pas une certaine complexité et comment ne pas s’étonner que l’on nous présente le dit corpus comme n’ayant pas évolué, par additions et par retouches successives ?

   C’est ainsi qu’on nous dit que l’édition de 1555 à 353 quatrains, supposée être la première, était “incomplète”, selon une formule encore utilisée par M. Chomarat, lors de la journée anniversaire de Salon du 14 décembre 2003, puisque comportant une centurie inachevée ? Mais pourquoi ne pas parler plutôt d’une addition de 53 quatrains à un ensemble centurique ? L’ennui que si l’on parle d’addition, cela suppose qu’il y a eu précisément une édition antérieure à 3 centuries et qui ne serait pas conservée, ce qui va à l’encontre de la méthode de certains qui consiste à bâtir leur description du corpus centurique sur les seules éditions conservées et accessibles à ce jour.

   En vérité, il n’y aurait rien de surprenant à ce que les toutes premières éditions comportent des variantes par rapport aux éditions plus tardives, voire un quatrain déplacé, remanié. Comme il eût été intéressant lorsque R. Benazra découvrit, au début des années 1980, des exemplaires de l’édition Macé Bonhomme, datée de 1555, de trouver des différences significatives avec des éditions de la fin du XVIe siècle ou du milieu du siècle suivant ! Or, ce ne fut pas le cas : la dite édition, une fois notées quelques variantes sans grande portée, était en tout point semblable, du moins pour les quatrains qu’elles comportait à celles du canon nostradamique, tel que cristallisé bien après, au XVIIe voire au XVIIIe siècles. Si les faussaires qui produisirent cette édition datée de 1555 ou d’autres datées de 1557 ou 1568, avaient eu du génie, ils auraient pris le risque d’introduire des différences plus frappantes, des permutations, des inversions suffisamment nombreuses pour que l’on morde à l’hameçon. Mais non, frileusement, nos faussaires au petit pied se contentèrent de réaliser la copie conforme des éditions existant de leur temps ! Ce faisant, ils ne faisaient bien entendu que se trahir tant les superpositions étaient flagrantes. C’est comme quelqu’un qui prétendrait avoir découvert de très anciens manuscrits de l’Ancien Testament et produisait un texte qui serait la copie conforme de ce que nous connaissions déjà. On sait par l’étude des manuscrits de la Mer Morte qu’une découverte de documents s’accompagne de considérables décalages par rapport à ce qui nous était parvenu par la voie de la transmission séculaire. En d’autres termes, ce qui montre que ces éditions prétendument parues “sous” Nostradamus, c’est-à-dire de son vivant, sont trop polies pour être honnêtes, pas assez différentes des avatars ultérieurs pour être crédibles. Toute personne ayant la fibre historienne le sait bien ! L’on peut regretter que l’émergence d’exemplaires datées de 1555 ou de 1557 n’ait pas conduit les “éditeurs” - à commencer par Robert Benazra qui eut la joie d’en exhumer certains - à les situer pour ce qu’ils étaient, à savoir des faux antidatés au lieu de basculer dans le mythe d’un Nostradamus publiant de son vivant ce qu’à sa mort, en tout état de cause, on avait présenté comme posthume, l’auteur des Centuries ayant testé en secret ses quatrains avant de les divulguer, non sans les avoir lui-même commenté, selon la fiction proposée dans le titre même du Janus Gallicus. Non pas que nous acceptions pour autant la fable d’une telle production posthume mais c’est de cette façon que l’on jugea bon de présenter les choses lorsque parurent les premières Centuries, supposées retrouvées dans ses papiers.

   Et comment ne pas se rendre compte que les textes dont on voudrait nous faire croire qu’ils sont en l’état où ils parurent à l’origine sont en réalité usés jusqu’à la corde, malmenés par le temps, par des recopiages successifs sans comprendre - du moment que ça rime - que ces vers fatigués ne riment finalement plus à grand chose - comme l’attestent tant de variantes qui ne sont possibles que parce que ces textes savants, marqués par une érudition humaniste, sont devenu incompréhensibles à force d’être manipulés par des ignares et donc ne peuvent être corrigés - il est d’ailleurs caractéristique que l’on parle de variantes (citons notamment au XIXe siècle, chez un Torné-Chavigny, un Le Pelletier, et à la fin du XXe siècle chez un G. Tappa1, un R. Benazra2 ou en 1996 un P. Brind’amour3), plutôt que de coquilles - ce qui évite de réfléchir sur une quelconque chronologie des états successifs d’un texte et de remettre ainsi en question l’ordre des éditions - et d’où quelques mots émergent de temps à autre auxquels on confère sens en dehors de tout contexte tant historique que littéral. On observera que les chercheurs non francophones font l’effort de traduire le texte tandis que les francophones se contentent le plus souvent de reproduire une version qui leur tombe sous la main en laissant croire que c’est la seule. Voici des textes abîmés, adultérés, frelatés, détériorés, truffés de barbarismes - où l’on ne distingue même plus noms propres et noms communs - flétris, fanés par le temps et que l’on voudrait nous présenter monstrueusement comme à peine éclos, tout juste issus de la plume encore humide de Michel Nostradamus ! Ce n’est pas là un des moindres contresens de la part de ceux qui s’acharnent à présenter des textes vieillis, tordus, difformes, rapiécés, comme à peine nés. Comment confondre à ce point âge tendre et âge mûr dans la vie d’un texte ? A titre de comparaison, il suffit de lire les sixains pour s’apercevoir de ce qu’a pu être au départ la limpidité des quatrains nostradamiques, on n’y butte pas à chaque vers sur des termes abscons, quand on est en amont et non en aval de la course d’un texte.

   Passons, à présent, à la question d’un Michel de Nostredame exerçant diverses activités, s’exprimant dans des registres bien distincts. Là encore, une personne n’est pas monolithique, elle a plusieurs facettes, tout comme d’ailleurs un astronome s’il est astrologue séparera nettement ses activités, Kepler astrologue n’est pas Kepler astronome, tout comme la vie publique de quelqu’un ne ressemble pas forcément à sa vie privée.

   Nous avons trois représentations de MDN : celle de l’auteur d’almanachs et de prédictions astrologiques, celle du traducteur, celle de l’auteur de recettes permettant de fabriquer des onguents et autres “confitures”, celle de l’homme rédigeant ses dernières volontés, celle du père, du mari etc, et bien entendu celle de l’auteur de Centuries et autres Epîtres. Bien entendu, il est tentant de rechercher des clefs des Centuries dans l’Interprétation des Hiéroglyphes de Horapolo comme le prétendait, dans les années Soixante, un Pierre Rollet4, où l’on peut lire en quatrième de couverture “que construit des mêmes matériaux que les Centuries, ce manuscrit inédit introduit une révolution décisive dans l’exégèse nostradamique” ou dans la traduction de la Paraphrase de Galien à laquelle il est fait allusion dans les Epîtres Latines montrant un échange entre Nostradamus et des personnages célébrés. Cf. Clarorum virorum epistolae ad D. D. Michaelem Nostradamum summum in Medicina atque Astrologia virum etc.5 Le correspondant de MDN, un certain Olrias de Cadenet, s’adresse, dans une lettre recopiée dans ce recueil mais sans la date, à lui ainsi : “Que me reprochez-vous ? Moi, presque un illettré, qui ne connais rien à Galien, j’ai osé donner mon avis sur votre petit chef d’oeuvre. Mon Dieu quel sacrilège (...) Suis-je vraiment coupable pour avoir eu ce jugement : votre ouvrage peut instruire non retenir ? J’ai simplement dit à votre frère que nombre de bons esprits sont critiqués par des doctes et que votre traduction, sans aucun doute très fidèle à Galien, allait subir le même sort etc.”6 On voit donc que ceux qui eurent en main le recueil de lettres, puisque nous savons qu’il s’est transmis jusqu’à nos jours, pouvait ainsi avoir pris connaissance de ce que MDN avait traduit Galien et produire éventuellement des faux, comme nous le pensons notamment en raison de la présence incongrue de la vignette propre aux prognostications, en produisant une traduction, à nouveaux frais. Encore faut-il préciser que le manuscrit des Epistolae est de la même écriture que celui du Recueil des Présages Prosaïques (BM Lyon La Part Dieu), dont curieusement B. Chevignard7 ne fournit, en dehors de la page de titre (p. 109), aucun échantillon pas plus que J. Dupèbe, d’ailleurs concernant la Correspondance, lequel comporte des pièces douteuses, Significations de l’Eclipse de 1559, Pronostication pour 1555 (pp. 118 et seq) notamment.

   Il semble bien, en effet, que les vignettes représentant un personnage aient été réservées aux seules Prognostications, à savoir des textes ne comportant pas de quatrains. Nous disposons à l’appui d’une telle affirmation des exemplaires parus en 1557, en 1558 et en 1562. Quant à la Pronostication pour 1555, bien que se présentant comme parue chez Brotot, à Lyon, il s’agit, selon nous, d’un faux comportant de façon incongrue des quatrains. Les almanachs pour leur part, avec leurs quatrains mensuels, ne comportaient pas une telle vignette d’un personnage dans son intérieur, sauf dans le cas du faux almanach pour 1563, chez Barbe Regnault. Un autre cas suspect est celui de l’almanach pour 1565, paru à Lyon, chez Benoît Odo ; en effet, il comporte une vignette représentant un personnage, non plus d’ailleurs dans son bureau mais en train de se promener dans la nature, dans un cadre qui n’est pas sans évoquer l’imagerie du Kalendrier des Bergers dont, selon nous, serait d’ailleurs issu l’autre vignette. Or, l’année suivante, l’almanach pour 1566, paru chez Brotot et Volant adopta à nouveau la vignette traditionnelle des almanachs, où ne figurent que des mains, sans figure humaine. Non pas cependant que les quatrains n’aient pas correspondu à celui du vrai almanach non conservé mais il s’agirait bien d’un faux et ce en dépit des mises en garde qu’on trouve à la fin contre les faux almanachs ! Observons que le calendrier de l’almanach pour 1565 ne comporte pas les quatrains, lesquels apparaissent au coeur même ds prédictions, ce qui est tout à fait atypique. On notera, en outre, que ces deux almanachs, si on les compare avec les précédents qui nous sont restés pour 1561, 1562 ou 1563 - l’almanach pour 1564 ne nous est pas parvenu - ne comportent pas de quatrains en page de titre et parlent de Michel (de) Nostradame et non plus de Michel Nostradamus. En outre, dans l’almanach pour 1565 un avertissement visant les almanachs “falsifiez” est présenté comme signé Nostradamus alors que, dans l’almanach plus tardif d’une année - pour 1566 - un tel avertissement est supposé être, cette fois, de la main des libraires.

   C’est dire l’usage extrêmement limité de la dite vignette. Si cette vignette n’était pas utilisée pour les almanachs dotés de quatrains pourquoi l’aurait-elle été pour des centuries de quatrains ? En effet, cette vignette semble désigner l’astrologue stricto sensu, à savoir celui qui articule ses prédictions / prévisions sur des configurations célestes alors que l’almanach, au départ, ne concerne que l’astrologie dite naturelle, sensiblement mieux considérée. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que l’on distingue almanachs et prognostications au point qu’ils constituent des volumes séparés, dédiés à des personnages distincts.8 Il y a donc bien un Nostradamus astrophile, celui des Prognostications et probablement des Vaticinations Perpétuelles et c’est probablement pour cette raison que les Centuries qui se substituent à ces dernières comportent également la dite vignette. Ces Prophéties perpétuelles sont en effet également un travail d’astrologue, avec un mode d’emploi passant obligatoirement par une grille chronologique, qui n’existe pas dans les Centuries et c’est d’ailleurs parce qu’une telle grille ne s’y trouve pas que l’on cherche à la faire apparaître au détour d’un quatrain alors que l’on sait très bien que la plupart des quatrains n’offrent aucun caractère astronomique ou astrologique ou au moyen d’on ne sait quelle clef occulte. Il y aurait d’ailleurs contradiction à soutenir que ces centuries exigent un savant décryptage et de souligner leur succès populaire, du vivant même de MDN. On joue évidemment sur les mots : Nostradamus étant réputé astrologue, tout ce qu’il a produit, à caractère tant soit peu prophétique, ne peut être ipso facto qu’astrologique. Rappelons à ce propos que sur la pierre tombale de MDN - dont le texte figurant dans le “Brief Discours sur la Vie de Michel Nostradamus”, placé en tête du Janus François, est d’ailleurs tronqué - laquelle recouvre quelques vestiges de son squelette (Reliquiae Michaelis Nostradami), que l’on peut voir encore de nos jours à l’Eglise Saint Vincent de Salon, où elle se trouve depuis 1823, à la suite de la destruction en 1789 du Couvent des Cordeliers, dont quelques ruines de la chapelle du XIIIe siècle subsistent par ailleurs, dans ce qui est devenu de nos jours un restaurant, la Brocherie des Cordeliers - il n’est fait allusion qu’à l’astrologue - et non au prophète - à celui qui connaît l’influence des astres et qu’aucune allusion aux Centuries ne figure paradoxalement sur cette épitaphe.

   En vérité, la réputation qui fut celle de MDN de son vivant ne dut strictement rien aux Centuries et c’est probablement en vue d’associer cette réputation aux dites Centuries que l’on fut amené, progressivement, à faire paraître ces dernières dès avant 1559, car sinon comment aurait-on pu relier tel quatrain à tel événement comme celui annonçant la mort en tournoi d’Henri II ? A vouloir faire bénéficier les quatrains centuriques de la gloire de MDN, confirmée en 1564 par la visite de Charles IX et de Catherine de Médicis à Salon, lors de leur Tour de France, on fut fatalement conduit à renoncer à la thèse d’une production posthume qui ne collait plus avec ce scénario. La sagesse eut voulu que, comme l’indique l’épitaphe, on se contenta d’expliquer le prestige de MDN par son travail d’astrologue, tant du fait de ses almanachs que de ses consultations privées.

   Dès lors, comment s’étonner que, de fil en aiguille, Nostradamus n’ait plus fait qu’un, que sa vignette astrologique déteigne de ses Prognostications sur les Centuries (éditions de 1555, 1557, 1568 etc) comme sur la Paraphrase de Galien, ouvrage sans aucun rapport avec son activité astrologique ?

   Que Nostradamus n’ait point voulu n’être qu’astrologue, que faiseur d’almanachs, qu’il se soit essayé à des traductions, pourquoi pas ? De là à rechercher dans les textes ainsi traduits l’empreinte de sa propre pensée, voilà qui nous semble bien hardi. Il semble bien que ce travail, si tant est qu’il doive lui être attribué, ne parut pas avec la vignette qui figure sur les éditions connues ; il est possible qu’il s’agisse d’un exercice plus ou moins scolaire et plus ou moins original d’ailleurs, resté manuscrit à l’instar de l’Interprétation des Hiéroglyphes de Horapollo9, travail qui est antérieur à l’installation à Salon et où il se présente comme “Michel Nostradamus de St Rémy de Provence”, lui-même étant né en cette ville en 1503, donc avant 1547 et où il aurait fait ses premières armes de versificateur en mettant en “rithme” tant sa traduction qu’un “Prologue du translateur à Madame la Princesse de Navarre” donc avant 1555 - date à laquelle Jeanne d’Albret, mère du futur Henri IV, devint reine de Navarre10 - année de son installation à Salon de Craux encore qu’il ait pu alors continuer à se présenter ainsi avec ce nom à rallonge, puisqu’il avait quitté depuis longtemps sa ville natale : c’était une pratique courante de rappeler ainsi son lieu d’origine - et non celui d’accueil - à l’instar de ses aïeux maternels, les Carcassonne.11 Par la suite, en effet, MDN signera Michael Nostradamus Salonae Petraeae Provinciae.12

   Il semble bien que MDN ait préféré, à l’époque, passer son temps à mettre en vers et à annoter cet ouvrage latin d’un seul tenant plutôt qu’à rédiger “Dix Centuries”13, faites de quatrains puisant aux sources les plus diverses et à l’inspiration évidemment éclectique.

   A propos de circulation entre les différents pans de l’activité de MDN, force est d’ailleurs de constater le silence assourdissant de notre auteur quant à “ses” Centuries. Pas un mot dans sa Correspondance qui nous est restée ; on nous dira qu’il n’avait pas forcément à en parler, pas plus que ses correspondants.

   Il faut bien se rendre à l’évidence, en effet, les Centuries ne relèvent que très accessoirement de la littérature astrologique, alors que Michel de Nostredame est avant tout un astrophile. Nous ne suivons donc pas P. Brind’amour lorsque dans un ouvrage intitulé Nostradamus astrophile. Les astres et l’astrologie dans la vie et l’oeuvre de Nostradamus (Ottawa, 1993), il consacre autant de place aux Centuries. Le titre de son ouvrage nous semble donc malheureux. En ce qui nous concerne, nous qui sommes historien de l’astrologie et historien du prophétisme, nous ne confondons pas pour autant les deux domaines. Nostradamus n’appartient à l’histoire du prophétisme qu’au travers de textes qui lui ont été faussement attribués. Bien entendu, les épîtres figurant dans les Centuries relèvent, elles, de l’astrologie, et en ce sens le corpus centurique dès lors qu’il les inclut relève effectivement, en partie, du champ astrologique. On voit que l’on n’a pas fini de cultiver l’ambiguïté.

   Et quand MDN en tant qu’astrologue est pris à partie dans les années 1550, c’est en tant qu’astrologue, auteur de prognostications, de prophéties perpétuelles qu’il l’est et non pas en tant qu’auteur de centuries. Et quant aux traductions dont il est l’objet de son vivant, elles ne concernent pas des centuries selon nous alors parfaitement inexistantes à l’époque. Certains quatrains de ses almanachs furent alors traduits en anglais mais non en italien. Les Italiens semblent s’être intéressés à ses prognostications ou à ceux de ses “disciples” et non à ses almanachs et ne parlons pas de “ses” Centuries totalement “ignorées” de l’autre côté des Alpes. Certains ont voulu qu’un Antoine Couillard s’en soit pris (Prophéties, Paris, 1556) à un Nostradamus, auteur de centuries, encouragés en cela par le fait que l’Epître à César est largement reprise par le dit Couillard mais c’était oublier - et cela vaut aussi pour l’Epître à Henri II - que les dits textes dédicatoires furent récupérés pour encadrer et annoncer le corpus centurique. Cela est en tout cas vérifiable sans le moindre doute pour l’Epître au Roi, qui figura d’abord en tête des Présages Merveilleux pour 1557 et sous une forme certes sensiblement différente mais suffisamment reconnaissable, comme il se doit d’un document originel (cf. supra). En recyclant les Epîtres annonçant des textes astrologiques pour les placer en tête de Centuries, corpus selon nous non astrologique, les faussaires commettaient une erreur du même type que pour ce qui est des transferts de vignettes signalé plus tôt et d’ailleurs tout lecteur attentif se rend bien compte du hiatus existant entre les dites épîtres et les Centuries, en dépit des quelques interpolations visant à donner le change.

   Il n’est au demeurant pas inintéressant de réfléchir sur l’amalgame existant, à certaines époques, entre astrologie et prophétisme et singulièrement centurisme, ce qui s’observe également avec le Mirabilis Liber, apparu dans les années 1520 et ayant connu une certaine fortune, dont notamment son association avec les Centuries, au XVIIe siècle, dans les éditions troyennes, sous le titre de Recueil des Prophéties et Révélations tant anciennes que modernes. En effet, cet ensemble s’articule autour de la Prognosticatio astrologique de l’astrologue allemand de la fin du XVe siècle, Johannes Lichtenberger.14 Est-ce là un hommage rendu à l’astrologie, laquelle apporterait quelque gage au discours prophétique dans une sorte de mariage entre le (pseudo) scientifique et le (pseudo) religieux ou bien, au contraire, s’agit-il pour l’astrologie de se draper dans le prophétisme pour se rendre acceptable ?

   On nous fera remarquer que les quatrains des almanachs de MDN n’ont pas de caractère astrologique. C’est là commettre une erreur de perspective relative à la pensée astrologique. Dès lors que ces textes sont associés à des mois, à des années, ils sont ipso facto astrologisés tout comme ils cessent de l’être quand ce lien n’apparaît plus, ce qui fut l’entreprise du Janus Gallicus, ouvrage exégétique au sein duquel les dits quatrains des almanachs sont recyclés hors d’un champ chronologique bien balisé. Dès lors, on ne peut exclure que les quatrains des Centuries aient pu exister dans un premier temps dans un cadre astrologique mais force est de constater que les éditions qui nous sont parvenues ne le comportent pas, ce qui signifie pour le moins qu’elles ne correspondraient pas, dans ce cas, à une première version du texte. On voit en effet que le caractère astrologique d’un propos est tributaire de la présence d’un module astronomique bien précis et à quel point la suppression du dit module conduit le texte concerné à basculer vers le non astrologique et inversement, un texte, dès lors qu’il est associé avec un calendrier donné, dans tous les sens du mot calendrier, acquiert de ce seul fait une dimension astrologique. Si je dis : Un tel va être assassiné sans référence à un système chronologique bien défini, je ne suis pas dans le champ de l’astrologie. A partir du moment où cette même phrase s’inscrit dans un tel système, elle s’astrologise et vice versa. Rien n’empêche ainsi de penser que certains textes bibliques ont perdu leur caractère astrologique, l’exégèse visant d’ailleurs parfois à le rétablir.15 En vérité, le rôle de l’astrologie n’est-il pas d’expliquer le temps du monde au moyen de certaines configurations astrales, ne s’agit-il pas de la sorte de commenter les événements sublunaires ? Que vaut un texte sans son commentaire ? Le centurisme, c’est le texte s’émancipant du commentaire et laissant à chacun le soin de procéder au sien. En ce sens, on peut y voir l’influence sinon l’expression de la Réforme protestante. La façon dont le Janus Gallicus (1594) - ouvrage dont la date de réalisation et l’auteur (singulier ou pluriel ?) sont objets de débat - ne se soucie plus guère d’inscrire le texte nostradamique dans un quelconque carcan nous paraît typique d’un nouvel esprit exégétique, laissant à chacun le soin d’interpréter les textes en son âme et conscience. On sait en tout cas que les Centuries sont marquées, au moins en partie, par les enjeux du camp protestant et se constituent au cours des Guerres de Religion de la seconde partie du XVIe siècle et au delà. A l’inverse, un texte prophétique comme celui de la succession des papes (1595) avec son ordre intangible de devises, défilant au fur et à mesure de la mort des souverains pontifes, nous paraît incarner une autre école exégétique, plus proche, finalement, de la sensibilité catholique, laissant moins de latitude à l’interprète.16

   Est-ce à dire que le corpus nostradamique n’a pas de valeur prophétique, tel n’est certainement pas notre position. Que certains s’aventurent à interpréter un texte prophétique et à le “valider” en montrant qu’il fonctionne, on a déjà vu ce procédé à l’oeuvre à propos des Protocoles des Sages de Sion : peu importait au bout du compte que le texte ait été un plagiat et ses origines douteuses puisque ce qu’il disait venait à se confirmer.17 Si désormais, on nous réplique18 que le texte est authentique puisqu’il fonctionne et qu’en outre il est de Nostradamus puisque Nostradamus est seul prophète, cela nous rappelle les discussions entre astrologues où chacun avait la “preuve” que sa méthode marchait, aussi étranges en fussent les fondements ; on avait vite interdit ce genre d’argument dans nos colloques. Il y a un usage pervers de l’exégèse qui consiste à masquer les contradictions et les hétérogénéité en présentant un texte comme un tout parfaitement cohérent et harmonieux. Il est clair que Nostradamus a été instrumentalisé, en raison même de l’obscurité des textes non seulement quant au fond mais déjà quant à la forme - qui nous sont parvenus, et qui, en quelque sorte, se sont peu à peu vidés de leur sens premier, si bien qu’on en a fait un support. L’instrumentalisation consiste à ne pas tenir compte de ce que le texte, l’objet, la personne en soi mais de s’intéresser à l’usage que l’on peut en tirer. Que certains veuillent faire de Nostradamus la preuve vivante que l’on peut prévoir l’avenir, c’est en fait bel et bien se moquer de ce qu’est réellement ce personnage. Il ne s’agit pas de déposséder Nostradamus mais de dénoncer ce qui a été plaqué sur lui. Cela dit, nous avons nous même très souvent défendu les mérites de l’instrumentalisation19 en ce que cela peut avoir de créateur. L’astrologie, notamment, est le fruit d’une instrumentalisation, et les astres n’agissent sur les hommes que parce qu’ils l’ont bien voulu et non pas de par leurs vertus propres. Ce faisant, les astres de par l’instrumentalisation ont gagné en signification. Peut-on en dire autant, cependant, de ceux qui instrumentalisent Nostradamus ? Nous ne pensons pas que l’enjeu en vaille la peine : autant la constitution d’une relation entre hommes et astres fut-elle un progrès essentiel pour l’Humanité autant la recherche nostradamologique sur ce qui est vraiment de Nostradamus, c’est-à-dire la capacité à explorer le passé - c’est-à-dire ce qui s’est vraiment passé en matière nostradamique - nous paraît ici infiniment plus précieuse que ce que les Centuries peuvent nous apprendre sur le futur. Pour nous qui nous intéressons précisément aux outils prévisionnels, les Centuries nous apparaissent comme bien peu fiables. Quant à l’Epître à Henri II, il nous importe que son texte, dont la première mouture parut en tête des Présages Merveilleux pour 1557, en ait été dénaturé, tronqué, interpolé; est-ce là, en effet, respecter un auteur que de lui attribuer un texte défiguré, et rendu en partie incompréhensible en plaquant un emplâtre sur une jambe de bois, au lieu de tenter de lui restituer sa forme d’origine ? Tant qu’à faire un commentaire, autant le faire sur un document qui ressemble d’aussi près que possible à ce que ses auteurs ont voulu générer. Il y a là semble-t-il une certaine éthique à respecter. Nous avons envers nos semblables d’autres exigences morales qu’envers les astres et nous n’avons pas le droit de les instrumentaliser à notre guise en nous moquant royalement de ce qu’ils ont réellement écrit. Il ne s’agit donc pas simplement d’une affaire de contenant qui importerait peu et de contenu qui seul compterait, comme le pense Mathieu Barrois. On ne saurait en effet séparer l’un de l’autre car c’est précisément par l’étude des aberrations du contenu que l’on parvient à mettre en évidence le travail des faussaires. Si leur travail avait été parfaitement bien mené, il n’aurait pas été décelé comme tel mais ceux-ci en visant des enjeux à très court terme n’avaient cure de déformer le texte et agissaient en toute impunité pour un usage immédiat. Si l’on admet avec nous que Nostradamus avait produit des Prophéties Perpétuelles pouvant concerner des périodes très éloignées de son temps, force est de constater que leur mode d’emploi ne nous en est pas parvenu, à moins bien entendu de penser, ce qui n’est pas loin d’être notre avis, qu’il n’y avait peut-être rien de bien original dans un tel travail dont on connaît de multiples avatars tant au XVIe siècle - chez ses disciples - qu’au XVIIIe siècle.20

   A notre connaissance, Nostradamus n’a jamais prédit quoi que ce soit sans le relier à une date précise, et de préférence à un mois précis, en indiquant en outre une certaine configuration ou une certaine corrélation planétaire / astrale. Dès lors que les Centuries ne comportent pas un tel appareil, elles ne correspondent pas ou plus à la démarche nostradamienne et ne sauraient donc être présentées, dans les éditions que l’on met en avant, comme l’oeuvre de l’astrophile Nostradamus. D’où serait venue alors l’idée de ces Centuries de quatrains qualifiés de Prophéties ? Il nous semble qu’il s’agit d’un texte désastrologisé, dont la dimension astrologique aurait été évacuée, gommée. Cela donna par la suite naissance à un genre à part entière. Un autre phénomène mérite d’être signalé, l’absence d’images dans les Centuries, phénomène atypique dans la littérature prophétique. Signalons que la Pronosticatio de Lichtenberger comportait à l’origine de nombreuses vignettes qui ont disparu dans les éditions paraissant en France.21 Les Centuries seraient donc la résultante d’une double censure, celle des éléments proprement astronomiques et hémérologiques et celle des vignettes prophétiques. Il semble que ces mesures aient visé à rendre le texte prophétique inoffensif, inopérant, n’en préservant que la dimension poétique, en évitant de fixer des dates précises susceptibles d’exciter les esprits et en ne permettant pas de représentations trop évocatrices. Les Centuries sont, dans tous les sens du terme, un texte dépouillé. On notera a contrario la présence de vignettes dans la Paraphrase de Galien telle que nous la connaissons au travers des éditions Antoine du Rosne 1557 et 1558, alors que dans ses Deux Livres de Notes Hiéroglyphiques22 celles qui s’y trouvent ont été ajoutées par Rollet et par ceux qui se sont servi de son édition, elles ne figurent pas dans le manuscrit. Comment dès lors expliquer le succès de ces suites de quatrains demandera-t-on, confirmé par la multiplicité des éditions sous la Ligue notamment bien plus que par celles parues de son vivant et qui, elles, sont un artefact posthume. En réalité, les Centuries semblent avoir été instrumentalisées pour tenir lieu de littérature de combat jusque durant la Fronde et lors de la Révolution anglaise de 1649. Puis ultérieurement, sous la Révolution Française.23 Et c’est précisément cette fonction polémique / polémologique qu’il importe à l’historien du nostradamisme de mettre en évidence et qui ne relève plus qu’accessoirement du champ ésotérique. S’il y a eu dans certains cas ésotérisation du monde, à commencer par les astres24, il y a eu aussi, en sens inverse, désésotérisation du discours astrologico-prophétique et le nostradamisme nous apparaît comme la captation du prophétique par le politique. En fait, Nostradamus n’est nullement un humaniste, c’est encore un homme du Moyen Age, prisonnier d’une certaine scolastique, alors que les Centuries sont un texte foncièrement moderne et comme nous le disions marqué par l’esprit iconoclaste de la Réforme. Voilà pourquoi il importe de découpler Nostradamus et les Centuries. Quand bien même les Centuries auraient-elles quelque dette envers Nostradamus, elles constituent un artefact novateur.25

   Les deux Epîtres à César et à Henri II qui précédent les deux premiers volets de Centuries ont un caractère astrologique. Le problème, c’est que l’une et l’autre sont issues, au prix d’un certain nombre de retouches appropriées, de textes ayant servi à introduire d’autres documents que ceux qui figurent dans le canon centurique. On a donc bien là un transfert d’une catégorie à l’autre, de l’astrologique à la centurique, ensemble déconnecté de tout référentiel chronologique préalable. On ne saurait d’ailleurs exclure la parution à Avignon, en 1555, chez Pierre Roux, d’un ouvrage de Nostradamus intitulé Prophéties mais il ne s’agit pas du document actuellement connu sous ce nom, et daté de 1555, et qui en est une contrefaçon. Pour cette localisation, nous nous appuyons sur la mention figurant à la fin des Grandes et Merveilleuses Predictions, Anvers, F. De St Jaure (Collection Harry Price Library, Université de Londres et Bib. Arsenal) : “Professies (sic) de Nostradamus réimprimées de nouveau sur l’ancienne impression imprimée premièrement en Avignon par Pierre Roux Imprimeur du Legat en l’an mil cinq cens cinquante cinq. Avec privilège dudict Seigneur” (Légat du pape). Le problème, c’est que cette édition qui se prétend issue d’une édition de 1555 comporte 7 centuries (dont une à 35 quatrains) et non pas 4 (dont une à 53 quatrains) comme dans les éditions Macé Bonhomme 1555 qui nous sont parvenues. Il est possible que l’on ait d’abord produit des éditions contrefaites à 7 centuries datées de 1555 avant de corriger le tir en les datant de 1557, chez Antoine du Rosne, sans oublier l’édition datée de 1560, censée parue chez Barbe Regnault et comportant “39 articles” ajoutées à la dernière (donc sixième) centurie. On a déjà dit combien il était difficile, tout problème de contrefaçon mis à part, d’admettre une édition à 7 centuries qui fût antérieure à cette édition de 1560. Apparemment, tout le monde n’a pas accordé ses violons.

   Notons que Macé Bonhomme qui avait aussi des activités à Avignon a fort bien publier un tel ouvrage lequel appartenait au genre des Prophéties Perpétuelles et non à celui d’une poésie prophétique privée de son appareil chronologique externe. Il est vain à ce propos de chercher à démontrer que tel ou tel quatrain comporte des références astronomiques “internes”, dès lors que celles-ci ne pouvaient que rester hermétiques pour le lecteur moyen qui ne pouvait recourir qu’à un mode d’emploi des plus simples ; il n’allait quand même pas ouvrir des éphémérides pour déterminer à quelle date telle configuration aurait lieu. En outre, le lecteur avait besoin de savoir quels étaient les éléments correspondant à des périodes déjà révolues et ceux qui concernaient des périodes à venir. On voudrait faire de MDN un schizophrène, dont la main gauche ignore ce que fait la main droite, qui ne parle jamais dans ses almanachs et prognostications de ses fameuses Centuries. Voilà une nouvelle hypothèse dont nous faisons présent à ceux qui veulent à tout prix nostradamiser les Centuries. Mais n’a-t- on pas trafiqué des épîtres astrologiques pour y interpoler un renvoi aux quatrains ? N’a-t-on pas fabriqué des éditions du XVIe siècle à partir d’éditions du XVIIe siècle ? C’est ainsi que l’on est parvenu à un équilibre bien fragile et branlant, comme un château de cartes.

   Peu à peu, par un mécanisme syncrétique, les différents pans de l’oeuvre nostradamique et pseudo-nostradamique s’intriquent, se chevauchent. Ira-t-on, selon une telle logique, jusqu’à vouloir “décrypter” le traité des fardements et que dire de l’étude du Testament de Nostradamus, chère à un Ruzo et à un Guinard26, dans l’espoir de mettre la main sur quelque clef concernant l’ordre des éditions des Centuries ? Voilà donc centurisé son testament ! On est en pleine mythification mais aussi en pleine mystification. On voudrait nous faire croire que la raison d’être de toute l’activité de MDN aura été la mise en oeuvre et en place de ses Centuries, auxquelles ses correspondants27 ne font jamais référence et auxquelles lui-même ne renvoie jamais en mentionnant ne serait-ce que ce terme dans ses publications annuelles, si ce n’est dans les Significations de l’Eclipse de 1559, dont Théo Van Berkel et nous-mêmes avons démontré le caractère douteux. Centuries dont l’épitaphe qui lui est consacré ne dit mot, lui qui se serait rendu célèbre grâce à elles. Il est grand temps de décenturiser Michel Nostradamus et l’on verra alors si les dites Centuries peuvent continuer à fonctionner en tant que texte prophétique sans ce lien avec le médecin-astrologue provençal, tant il est vrai que l’on n’accorde de l’importance à un texte et on n’y investit du temps qu’en raison de la stature de celui qui est censé en être l’auteur, comme on peut le voir, par ailleurs, à propos - dans le domaine de la Kabbale- du Livre de la Création (Sefer Yetsira) ou du Zohar.28

Jacques Halbronn
Paris, le 23 décembre 2003

Notes

1 Annexes au reprint de Delarue 1866, Nice, Bélisane, 1982. Retour

2 Intr. au reprint Macé Bonhomme 1555, exemplaire de la Bibl. d’Albi, Lyon, Les Amis de Michel Nostradamus, Roanne, 1984. Retour

3 Commentaire de l’édition Macé Bonhomme, 1555, exemplaire de la Bibl. de Vienne, Genève, Droz. Retour

4 Cf. Rééd.. Marcel Petit, Culture Provençale et Méridionale, Raphéle-lés-Arles, 1993. Retour

5 BNF, MS Fonds Latin 8592. Retour

6 Cf. résumé de J. Dupébe, Ed. Nostradamus, Lettres Inédites, Genève, Droz, 1983, pp. 51 - 55. Retour

7 Cf. Présages de Nostradamus, Paris, Seuil, 1999. Retour

8 Cf. notre étude comparée sur la production pour l’an 1557, in Documents Inexploités sur le phénomène Nostradamus, diffusion Priceminister sur le Web. Retour

9 Manuscrit autographe, Fonds Manuscrits Occidentaux, BNF 2594, Richelieu. Retour

10 Cf. P. Rollet, Ed Nostradamus. Interprétation des Hiéroglyphes, op. cit., p. 9. Voir aussi Nostradamus et les hiéroglyphes, publication de la Maison de Nostradamus, Salon de Provence, 1996. Retour

11 Cf. l’exposé de R. Benazra, à Salon, lors de la journée anniversaire de décembre 2003. Retour

12 Cf. J. Dupèbe, Lettres Latines, op. cit., p. 135 ou encore son Epître manuscrite au pape Pie IV, dont la fin est reproduite in “Une attaque réformée oubliée contre Nostradamus (1561)“, Réforme, Humanisme, Renaissance, 33, Lyon, 1991. Retour

13 Selon les propos attribués à MDN dans le CD La Maison Nostradamus, Production Intersigne Méditerranée, Salon de Provence, 1992, enregistrement qui accompagne les visiteurs de ce lieu, à ce jour. Retour

14 Cf. notre thèse d’Etat, Le texte prophétique en France, formation et fortune, Lille, ANRT, 2002 et étude in Cura.free.fr. Retour

15 Cf. notre ouvrage Le Monde Juif et l’astrologie, histoire d’un vieux couple, Milan, Arché, 1985. Retour

16 Cf. notre TPF et notre étude dans l’Encyclopaedia Hermetica, rubrique Prophetica sur Ramkat.free.fr. Retour

17 Cf. notre ouvrage Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, diffusé par Priceminister, sur le Web. Retour

18 Cf. “La chronicité des événements dans la Lettre à Henry”, sur l’Espace Nostradamus, par Mathieu Barrois. Retour

19 Cf. nos textes dans la rubrique Hypnologica, sur E. H. Retour

20 Cf. notre étude sur les Prophéties Perpétuelles, sur l’Espace Nostradamus. Retour

21 Cf. notre catalogue Astrologie et prophétie. Merveilles sans Images, Paris, Bibliothèque Nationale, 1994. Retour

22 Plus exactement “Des notes hiéroglyphiques Livres deux (sic) de l’Orus Apollo fils de Osiris Roy d’Aegipte niliacque etc. Retour

23 Cf. “L’astrologie sous Cromwell et Mazarin”, Colloque Astrologie et Pouvoir, Politica Hermetica, 17, Paris, 2003. Retour

24 Cf. notre étude sur l’Esotérisme, sur Cura.free.fr. Retour

25 Cf. notre texte “Créativité de l’erreur” in Eloges de la Souffrance, de l’erreur et du péché, Paris, Le Lierre et le Coudrier, 1990.. Retour

26 Cf. textes sur le Cura.free.fr. Retour

27 Cf. l’édition Dupèbe, op. cit. Retour

28 Cf. Le monde juif et l’astrologie, op. cit. Retour



 

Retour Analyse



Tous droits réservés © 2003 Jacques Halbronn