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ANALYSE

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Réponse à « Connetable »

par Jacques Halbronn


   Le dossier que « Connetable » fournit confirme surtout la faiblesse extrême des preuves de l’existence de quatrains dans les Centuries de son vivant. Qu’on en juge !

   L’argument concernant l’ambassadeur de Venise est fort discutable. Nous avons montré (Documents inexploités sur le phénomène Nostradamus, p. 137) qu’un passage des productions annuelles pouvait expliquer un tel pronostic sans que cela conduise au quatrain (X.39).

   En ce qui concerne l’annonce de la mort d’Henri II, il faut bien avouer, comme nous y invite « Connetable », que la référence explicite à Gabriel d’Orges (Montgomery), au quatrain (III.55), est suspecte comme l’est le passage auquel il est fait allusion dans la Préface de la Pronostication pour 1562. Visiblement, Michel de Nostredame a essayé de s’attribuer, après coup, le mérite d’un tel pronostic, mais cela ne prouve nullement que ce quatrain n’a pas pu circuler en dehors du cadre des Centuries puis être récupéré ensuite dans ce cadre, ce qui était de bonne guerre. On ne peut d’ailleurs exclure que Michel de Nostredame ait effectué un tel pronostic malheureusement non attesté avant la mort du roi. Seul probablement ce Jean De Vauzelles aurait pu témoigner - du quatrain et non des Centuries, en tout état de cause - mais l’adresse de Michel de Nostredame à ce Vauzelles se référant à ce que le dit Vauzelles est censé savoir, ne suffit évidemment pas.

   Quant à l’allusion à la Préface à César, par Couillard ou par Videl, cela ne prouve nullement que cette Préface était suivie de Centuries. En outre, « Connetable » n’envisage pas que cette préface aurait pu être remaniée pour s’inscrire dans le cadre centurique. Elle a fort bien pu être recyclée et retouchée comme l’a été l’Epître à Henri II en tête des Présages Merveilleux pour 1557, dont « Connetable » ne dit mot.

   Ainsi, « Connetable » ne propose jamais, dans chaque cas signalé, qu’une seule explication, celle qui viendrait confirmer l’existence des Centuries, mais les éléments qu’il fournit peuvent s’expliquer différemment. En outre, nous avons expliqué que de telles allusions avaient pu précisément inspirer les faussaires.

   Quant à ce que « Connetable » écrit sur les sources des quatrains chez Estienne, nous avons montré que ce n’est pas Michel de Nostredame qui y a recouru mais des faussaires, voulant imiter les quatrains des almanachs. Un tel procédé, consistant à recopier des listes de villes, précisons-le, ne nous semble pas digne de Michel de Nostredame !

   Rappelons que pour trouver un quatrain dûment indiqué du point de vue de son emplacement dans les Centuries, il faut attendre 1570 dans le texte sur l’Androgyn. Nous sommes le premier à avoir localisé un tel cas. C’est d’ailleurs à cette époque, au lendemain de la mort de Michel de Nostredame que l’ensemble centurique commence à se mettre en place, s’inspirant des quatrains des almanachs. La compilation de Crespin témoigne de l’absence de plusieurs centuries en 1572 (V, VI et VII) et il faudra attendre le début des années 1580 pour qu’une édition à 1000 quatrains soit enfin signalée par les bibliographes (Du Verdier, 1585), comme parue en 1568 chez Benoit Rigaud, ce qui est vraisemblablement une édition antidatée. Nous sommes bien loin de la fourchette 1555 - 1560 de « Connetable » !

   Signalons enfin qu’il serait éminemment souhaitable, de la part de ceux qui veulent répliquer efficacement, de prendre connaissance du contenu de notre thèse d’Etat (Le texte prophétique en France, formation et fortune, Presses Universitaires du Septentrion et sur microfiches dans toutes les bibliothèques universitaires) où l’on trouvera des arguments qui ne figurent pas dans les Documents Inexploités, notamment en ce qui concerne le recours à des mots en majuscules dans les éditions Macé Bonhomme de 1555.

   Le travail de repérage des citations explicites et comportant les références précises en dehors des éditions des Centuries reste largement à effectuer. Sait-on ainsi de quand date la première mention en français et en anglais d’un quatrain des Centuries et notamment du verset consacré au Sénat de Londres ? Nous avons trouvé ce document. Avis aux chercheurs !

   En ce qui concerne la réponse de « Connetable » à nos travaux, il ne semble pas qu’elle ait été nourrie par une étude approfondie de nos arguments, la preuve étant qu’il développe des points que nous avions réfutés par avance dans nos Documents Inexploités, mais a-t-il lu cet ouvrage ou s’est-il contenté de ce qui est paru sur les websites ? Nous serions tentés de parier que « Connetable » n’a parcouru que notre travail sur les nostradamologues qui est la troisième génération de nos recherches, après le Texte Prophétique en France et Documents Inexploités, publiés par l’animateur de l’Espace Nostradamus. Un peu de sérieux, de grâce !

Jacques Halbronn
Paris, 15 décembre 2002

 

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