ESPACE NOSTRADAMUS

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BIBLIOGRAPHIE

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Les oeuvres écrites de Nostradamus



   Nostradamus a beaucoup écrit au cours de sa carrière et nombre de ses oeuvres sont restées inédites. On peut même supposer, avec quelque vraisemblance, que d'autres écrits n'ont pu parvenir jusqu'à nous. Vous trouverez ci-après les textes essentiels composés par Michel Nostradamus.

   * Le Manuscrit des « Hiéroglyphes de Horapollo » :

   Orus Apollo fils de Osiris Roy de Ægipte niliacque, des notes hiéroglyphiques... mis en rithme par épigrammes oeuvre de increedible et admirable érudition et antiquité.

   Nostradamus rédigea entre 1543 et 1547 une traduction versifiée des Hiéroglyphes de Horapollon, ouvrage qui ne fut sans doute jamais publié. C'est la première œuvre connue de Nostradamus, et elle nous est parvenue sous une forme manuscrite, conservée aujourd'hui par la Bibliothèque Nationale
(cote : Ms. Fr. 2594).

   Ce manuscrit nostradamien de 86 feuillets se compose de 241 poèmes divisés en deux livres, contenant environ 2000 vers.

   La préface est un « Prologue du translateur à Madame la Princesse de Navarre ». L'œuvre est ainsi dédiée à la princesse de Navarre, c'est-à-dire à Jeanne d'Albret, mère du futur Henri IV. On aurait ici la raison qui a poussé Michel de Nostredame à surseoir à la publication de ce texte avec sa dédicace compromettante, quand on sait que Jeanne d'Albret fut gagnée à la cause du protestantisme.

   L'ouvrage est constituée de deux parties, et on trouve à la fin de l'ouvrage cette phrase révélatrice :

   « ... traduict par Michel Nostradamus de Sainct-Rémy en Provence. »

   Cette dernière remarque prouve que notre médecin n'avait pas encore acquis un domicile fixe (avant 1547), car ses prochaines œuvres seront signées « Michel Nostradamus de Salon-de-Provence ». C'est sans doute à cette occasion que Michel de Nostredame emploie le pseudonyme de Nostradamus, suivant l'exemple des savants de son temps qui latinisaient leur nom pour faire plus sérieux.

   Nostradamus a signé son « Interprétation des hiéroglyphes de Horapollo » au moyen d'un acrostiche :

   Comment ilz signifioient le roy ennemy des bons et amy des flatteurs, prinse note à l'exemplayre vieulx :

Nous démonstrer voulant le ravissens
Ou roy tyran de son peuple ennemy
Seulement qu'ayme flateurs et importens
Tenent ouvert l'huys comme à son amy
Record de ce ilz faisoient paingdre en my
Aiant la gueulle ouverte près du ventre
Du crocodile et torchis qui entre
Atout son bec lui ouatant les sangsues
Mais crocodile par plaisance conçue
Vient hors chasser l'oiseau qui mis i rentre
Sens mal lu ère de ses dans si crochues.

   * Les « Pronostications » et les Almanachs de Nostradamus :

   Ce que nous nommons aujourd'hui almanach n'était originellement qu'un simple calendrier donnant les mois et les jours de l'année, et depuis le Ve siècle, l'indication des fêtes de l'église. C'est à partir de 1475 que des « Pronostications » astrologiques commencèrent à paraître annuellement.

   Pour chaque mois de son almanach, Nostradamus ajoutera un quatrain décasyllabique. On a rassemblé par la suite la majorité de ces quatrains, qui formeront les Présages. Nous devons à Jean-Aimé de Chavigny la transmission de la quasi-totalité de ces quatrains-présages.

   D'après le Recueil des présages prosaïques de Jean-Aimé de Chavigny, Nostradamus publia ses premières pronostications et almanachs en 1550, et fit paraître des brochures de ce genre chaque année jusqu'à sa mort.

   Mais les outrages du temps n'ont fait parvenir jusqu'à nous seulement quelques almanachs, le premier en date étant une Pronostication pour 1555, dans laquelle nous trouvons les premiers présages.

   Nous avons consacré un chapitre spécial aux Pronostications et Almanachs de Nostradamus.

   * Le « Prophéties » de Nostradamus :

   C'est la partie la plus délicate de la Bibliographie Nostradamus. Nous avons consacré tout un chapitre à ces fameuses « Centuries ».

   * Le « Traité des Fardements et Confitures » :

   Excellent & moult utile opuscule à touts nécessaire, qui désirent avoir cognoissance de plusieurs exquises receptes, divisé en deux parties. La première traicte de diverses façons de Fardemens & senteurs pour illustrer & embellir la face. La seconde nous monstre la façon & manière, de faire Confitures de plusieurs sortes, tant en miel, que succre, & vin cuict, le tout mis par chapîtres, comme est faict ample mention en la Table. Nouvellement composé par Maistre Michel de Nostredame, Docteur en Médicine de la ville de Salon de Craux en Provence, & de nouveau mis en lumière.
   Lyon, Antoine Volant, 1555

   C'est la titre de la première édition « Traité des Fardements et Confitures », qui nous soit parvenue, et qui a paru vraisemblablement avec la première édition des Prophéties. On a supposé l'existence d'une édition antérieure, car Nostradamus nous dit avoir composé sa préface en 1552.

   Quoi qu'il en soit, cet ouvrage a jouit d'une grande vogue et a été réimprimé plusieurs fois jusqu'à la fin du XVIe siècle, mais la plupart des exemplaires semblent avoir disparu. Par ailleurs, le contenu de ce « traité » a subi de notables modifications dans ses diverses éditions.

   La première partie comprend des recettes de fards et des parfums, alors que la deuxième partie est consacrée aux confitures. Le texte est par endroits très intéressant, car il contient les seules précisions authentiques que l'on possède sur la vie de Nostradamus, notamment quelques notations chronologiques et plusieurs confidences de l'auteur.

   * Le correspondance privé de Nostradamus :

   Nous avons évoqué la correspondance de Michel Nostradamus à la rubrique Références avec les publications de Lhez et Dupébe.

   * La Lettre au comte Claude de Tende :

   Ein erschrecklich und wunderbarlich zeychen, so am Sambstag für Judica den zehenden tag Martij zwischen siben und acht uhrn in der Stadt Schalon in Franckreych von vielen leuten gesehen worden... Datum in franckreych zu Schalon in der Proventz 19 Martij 1554... Michael De Nostre Dame. Aus Frantzösischer Sprach Tranßferirt.. bey M. Joachim Heller.
   S.l., 1554

   Il s'agit de la traduction allemande, publiée à Nuremberg par Joachim Heller, d'une lettre de Nostradamus au comte Claude de Tende, datée du 19 mars 1554, décrivant la chute d'une météorite dans le ciel de Salon quelques jours auparavant.

   Traduction d'un extrait de cette lettre :

   « Un spectacle horrible et merveilleux fut aperçu par de nombreuses gens, le samedi juif 10 mars entre 7 et 8 heures dans la ville de Salon en France... »

   * La « Paraphrase de Galien » :

   Paraphrase de C. Galen, sus l'exortation de Ménodote, aux estudes des bonnes artz, mesmement Médicine : Traduict de latin en francoys, par Michel Nostradamus.
   Lyon, Antoine du Rosne, 1557

   Un certain Olrias de Cadenet, issu du notaire Thomas de Cadenet, taxé comme néophyte en 1512 (avec le père de Nostradamus, Jaume de Nostredame), porta un jugement très négatif sur l'ouvrage du médecin-astrophile. Nostradamus répliqua violemment à cette critique, si on se réfère à la lettre sans complaisance que Cadenet lui écrivit, la seconde, puisque la première, écrite en grec, resta sans réponse.

   Nostradamus a signé son ouvrage par cette traduction en acrostiche d'un passage d'Euripide cité par Galien :

Ne viendra lon donner l'aspre bataille,
Ou faire guerre comme ennemis, par main :
Sus platz pourtans ne fraperont de taille,
Tout cela n'est pour fraper que cas vain :
Rien pourroit il des peidz lagil & sain,
A deschasser ennemis des cités :
De tout cela ne sont que vanités,
A mon advis nulz seroient excités,
Mesmes quand bien tous ces gents je cognois :
Vain feutz tout quant à la vérité,
Si lon voyoit par lors luyre l'harnois.

   * Le « Traité de la Peste » :

   An excellent treatise, shewing such perillous and contagious infirmities, as shall issue 1559 and 1560, with the signes, causes, accidents and curation for the healthe of such as inhabit the 7, 8 and 9 climate, compiled by Maister Michael Nostrodamus, Doctor in Phisicke, and translated into English...
   Londres, John Daye

   A Londres, un certain John Daye publia en 1559 la traduction anglaise du « Traité de la Peste » de Nostradamus, dont l'original français est malheureusement perdu.

   La Bibliothèque d'Antoine Du Verdier (1584) cite une édition française de ce « traité », dont un titre a été conservé par les Catalogues des Foires de Francfort :

   Le Remède très utile contre la Peste & toutes fiebvres pestilentielles, avec la manière d'en guérir. Aussi la singulière recepte de l'oeuf dont usoit l'empereur Maximilian premier du nom.
   Paris, Guillaume Nyverd, 1561

   L'adaptation anglaise, peut-être du même ouvrage, fait supposer une édition de l'original antérieure à 1561, très probablement vers 1558-1559.

   * L'horoscope de Maximilien d'Autriche :

   Des durchleuchtigisten und hochgebornen fursten und herrn herrn Rudolphs Ertzherczogen Zw Oster reich, Herrn Maximilians... ausgelegt vnd gerechnet durch Michael Nostradamum im 1564. Jar.

   Il s'agit d'un manuscrit allemand en cursive du XVIe siècle, de 119 feuillets numérotés ; l'ouvrage est divisé en 46 chapitres, suivis de 28 aphorismes. C'est l'horoscope mentionné par Nostradamus et ses correspondants notamment dans les lettres du 13 juin 1565 (Dupèbe XLVI), 6 août 1565 (Dupèbe XLIX) et 13 décembre 1565 (Dupèbe LI).

   Voici la traduction de Béatrice Hernad, de la Bayerische Staatbibliothek de Munich :

   « Du prince sérénissime et de haute naissance et seigneur Rodolphe, archiduc d'Autriche, fils premier-né du roi romain le seigneur Maximilien et son futur successeur, né le 18 juillet à 6 h 45 mn après midi en l'année 1552 à Vienne en Autriche sous la hauteur du pôle de 48°, véritable description de sa nativité et naissance par la découverte du degré du signe ascendant et de toute sa signification interprétée et calculée avec tout le zèle par Michael Nostradamus en l'année 1564. »

   * Le Manuscrit des « Prédictions pour 1562, 1563 et 1564 » :

   Les Praedictions de l'almanach de l'an 1562, 1563 et 1564 par M. Michel de Nostre Dame, Docteur en médicine...

   Le XVIe siècle nous a transmis ce manuscrit en français comportant plusieurs passages autographes de Nostradamus.

   Cette copie manuscrite est restée inédite. Les Prédictions sont dédiées au Pape Pie IV dans une épître datée du 20 avril 1561.

   Malgré son titre, l'ouvrage porte essentiellement sur l'année 1562, avec quelques anticipations, comme c'était la coutume, pour l'année suivante et d'autres plus tard.

   Il ne semble pas que ce manuscrit destiné au pape lui fut envoyé, car on remarque dans le texte de nombreux espaces blancs, prouvant que Nostradamus n'avait pas entièrement revu son texte. On sait effectivement que le secrétaire de Nostradamus laissait des espaces blancs, à remplir plus tard, quand il n'arrivait pas à lire le texte original. Les troubles du printemps 1561 à Salon et la fuite de Nostradamus à Avignon expliquent sans doute ces particularités.

   Nous trouvons dans ce manuscrit huit passages autographes, en particulier à la page 222, au verso du dernier feuillet, il a signé, une fois de plus, sur cinq lignes « Faciebat Michael Nostradamus Salonae Petreae Provinciae XX Aprilis 1561 pro A (sic) anno 1562 ». Ces passages autographes de l'ouvrage tendent à montrer qu'il se fabriquait dès le vivant de Nostradamus plusieurs éditions falsifiées.

   La lettre datée du 15 décembre 1561, que lui adresse Jean osemberger, est très instructive à cet égard.

   La signature de Nostradamus nous a été heureusement conservée dans plusieurs ex-libris. Citons notamment celui que l'on peut lire dans l'Isographie des Hommes célèbres (1829 – 1830) : « Ex lib. Michaelis Nostradami Et Amicorum regis a consiliis et Medici », daté de 1563. En tout cas, cette signature est bien celle de Nostradamus que l'on retrouve, entre autres, sur le frontispice d'un ouvrage latin publié en 1535 à Bâle par Jean Bebelius, et dont l'auteur est le médecin-philosophe Jean-Baptiste Confalonerii. Cette mention manuscrite de Nostradamus indique : « Ex-libris M. Michaelis nostradami med et amicorum ».

   Le manuscrit de Nostradamus a appartenu au XVIIIe siècle à l'allemand Matthieu Schmoll. L'ouvrage est ensuite passé dans la collection de l'abbé Rigaux, dispersée en juin 1931.

   * La Lettre à Catherine de Médicis :

   Letre (sic) de Maistre Michel Nostradamus, de Salon de Craux en Provence, A la Royne mere du Roy.
   Lyon, Benoît Rigaud, 1566

   Cette lettre est datée du 22 décembre 1565. Nostradamus demande à la reine de lui faire envoyer « la figure celeste, Astronomique, de l'an xvij du Roy treschrestien, vostre fils » pour en faire l'explication. Au moment de la rédaction, il était déjà très malade ; il écrit à Jean Lobbet, dans une lettre du 12 - 13 décembre dictée au lit, qu'une attaque de chiragre aigue vient de le priver de sommeil pendant 21 jours.

 

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